Après des études de philosophie et d’histoire à la
Sorbonne, Antoine Peillon (alias Ishta, pour la photographie), journaliste depuis 1985, est grand reporter au
quotidien La Croix. Il a travaillé,
auparavant, pour divers titres nationaux et magazines hebdomadaires ou
mensuels, dont Le Monde, La Tribune, Le Figaro, InfoMatin, Le Point, L’Express, VSD, La Vie, Grands Reportages, Terre
sauvage...
Ces 600 milliards qui manquent à la France. Enquête au cœur de l’évasion fiscale (Le Seuil, mars 2012 ; prix Éthique ANTICOR 2012 pour l’investigation ; édition en Points Seuil, novembre 2012)
Sabotons donc la présidentielle du printemps 2017 par une
désobéissance civile digne de Thoreau, de Gandhi et de Martin Luther King.
Boycottons le train-fantôme d’un scrutin morbide organisé par les disciples de
Louis XIV et de Napoléon le Petit, comme les démocrates américains
boycottèrent, avec un succès mémorable, les bus ségrégationnistes de
Montgomery.
Cœur de boxeur revient, dans le
détail, sur « l’affaire Christophe Dettinger », du nom de ce « boxeur
gitan » qui a brutalisé des gendarmes mobiles, à Paris, le 5 janvier 2019,
lors de l’Acte VIII des Gilets jaunes. Affirmant qu’il a défendu une dame
violemment frappée, au sol, par les forces de l’ordre, l’ex-champion de France
de boxe anglaise est devenu le symbole de la révolte contre les violences
policières, de la résistance à la dérive monarchique d’Emmanuel Macron, mais
aussi de la « décence commune », si chère à George Orwell, opposée à
l’indécence extraordinaire des puissants. Disons-le clairement : ce livre
ne promeut en aucun cas la violence, bien au contraire, et Christophe Dettinger
a lui-même admis qu’il n’aurait pas dû agir comme il l’a fait instinctivement.
Mais Cœur de boxeur entend montrer que, depuis le commencement du
mouvement des Gilets jaunes, les violences policières ont spectaculairement
dépassé ce qu’elles avaient été, en France, depuis Mai 68, et qu’elles attisent
l’incendie politique. Cet essai humaniste prend donc la défense de toutes
celles et tous ceux qui souffrent de n’être pas entendus, malgré leur
mobilisation intrépide, par un chef de l’État qui, manifestement, les méprise.
Il a longtemps enquêté, entre autres, sur les réseaux
néo-nazis internationaux et sur l’extrême droite européenne, sur le terrorisme,
ainsi que sur les affaires politico-financières (de l’« affaire
Carignon », en 1994, aux « affaires UBS et Cahuzac », en 2012 et
2013).
Son livre Ces 600
milliards qui manquent à la France. Enquête au cœur de l’évasion fiscale
(Le Seuil, mars 2012 ; prix Éthique ANTICOR 2012 pour l’investigation ; édition
en Points Seuil, novembre 2012) a contribué à déclencher enquêtes judiciaires
et parlementaires (affaires UBS, Cahuzac, Wildenstein, HSBC…).
Il a aussi réalisé (octobre 2012 - juin 2013) trois
documentaires sur l’évasion fiscale, avec Patrick Benquet (Nilaya Productions),
qui ont été diffusés par France 5 à la rentrée 2013, puis par la Chaîne
parlementaire Public-Sénat, en avril et mai 2014. Il a enfin publié Corruption (Le Seuil, octobre 2014),
puis Résistance ! (Le Seuil, mars
2016), « Voter, c’est
abdiquer ! ». Ranimons la démocratie (Don Quichotte, 2017) et Cœur
de boxeur. Le vrai combat de Christophe Dettinger (Les Liens qui Libèrent,
2019).
Il est l’auteur, enfin, de plusieurs autres essais : John Toland, Pantheisticon – Londres 1720
(Le Bord de l’eau et La Luminade, 2006), Céline,
un antisémite exceptionnel. Une histoire française (Le Bord de l’eau, 2011)
et L’Esprit du cerf. La forêt au cœur de
la civilisation occidentale (Le Bord de l’eau, 2011).
John
Toland, Pantheisticon – Londres 1720
(Le Bord de l’eau et La Luminade, 2006)
Le Pantheisticon, sans doute tiré à seulement 50
exemplaires à Londres, en 1720, fut distribué, de la main à la main, par son
auteur à ses amis (Free thinkers, matérialistes, athées, libertins anglais) et
correspondants de toute l’Europe des Lumières.
Ouvrage le plus « engagé » de Toland, mettant en
scène un banquet philosophique à la façon des Anciens et des banquets d’ordre
maçonnique, le Panthéisticon développe les idées scientifiques, morales,
politiques et religieuses (anticléricales) les plus avancées de son époque.
Dépassant tout à la fois Newton, Locke et Spinoza qu’il
connaît mieux que tout autre, Toland offre ainsi, clandestinement, à ses
contemporains - dont les plus illustres philosophes des Lumières - la pensée
radieuse d’une laïcité républicaine et de l’écologie avant la lettre.
(Le Bord de l’eau, 2011)
L’actualité culturelle des dernières années ne fait que
confirmer un engouement massif pour un écrivain dont la haine antisémite
absolue n’est un mystère (à peine un secret de famille) pour personne... Et
pourtant ! La célébration perpétuelle du « génie » célinien, dès
les années 1950, est un des symptômes culturels les plus forts de la banalité
séculaire de l’antisémitisme français et de l’importance toujours occultée de « l’héritage
de Vichy ». En cette veille du cinquantième anniversaire de la mort de
Céline, le ler juillet prochain, commémorations et embaumements
éditoriaux risquent de virer à l’hagiographie consensuelle. Céline, un
antisémite exceptionnel entend bien gâcher la fête ! D’une implacable
rigueur documentaire, ce livre révèle la profondeur du nazisme de
Louis-Ferdinand Destouches, dit « Céline ». Il prouve son implication
dans la Collaboration la plus fanatique et dénonce l’omerta qui continue de
couvrir ces faits intolérables dans le microcosme des Lettres françaises.
L’Esprit
du cerf. La forêt au cœur de la civilisation occidentale
(Le Bord de l’eau, 2011)
L’Esprit du cerf entend ressusciter
la puissance imaginaire de la forêt - élément naturel présent dans l’esprit
humain depuis la préhistoire, et faire prendre conscience du rapport quasi
vital qui nous lie toujours à ce symbole de la nature. Au-delà de l’enjeu de la
connaissance, l’état catastrophique du monde nous commande, aujourd’hui, de
recevoir à nouveau l’enseignement de cet imaginaire venu de la sylve, d’en
comprendre le sens, de s’en inspirer, mais aussi de l’entendre comme
prescription de nouvelles façons de vivre, de travailler et d’aimer. Ce livre
participe ainsi au projet de ré-enchantement du monde, condition sine qua
non d’un avenir durable de l’Humanité.
Ces 600 milliards qui manquent à la France. Enquête au cœur de l’évasion fiscale (Le Seuil, mars 2012 ; prix Éthique ANTICOR 2012 pour l’investigation ; édition en Points Seuil, novembre 2012)
600 milliards d’euros : c’est la somme astronomique qui se
cache depuis des décennies dans les paradis fiscaux, soit près de 10% du
patrimoine des Français. Comment cette évasion fiscale massive a-t-elle été
rendue possible ? Et pourquoi l’évasion de ce patrimoine fait-elle l’objet
d’une telle omerta judiciaire, alors que les institutions de contrôle, la
police, la justice, la douane, les services de renseignements, etc. en
possèdent l’essentiel des preuves ? Quand on connaît la situation des
comptes publics de la France, la question mérite d’être posée...
Exploitant une somme impressionnante de données
ultraconfidentielles, l’auteur de ce livre met pour la première fois au jour l’étendue,
les circuits, les mécanismes secrets de cette gigantesque fraude fiscale. Il
montre quelles techniques sophistiquées - et parfaitement illégales - utilise
une grande banque étrangère pour opérer sur le territoire français, pour
approcher les fortunes privées, celles du showbiz, du sport et des affaires. S’appuyant
sur des témoignages exceptionnels, il révèle comment s’organise l’impunité de
tous ceux qui participent à ce système qui soustrait à la France une part
colossale de sa richesse nationale. Où l’on croise alors d’autres réseaux et
circuits de financement, politiques cette fois...
Téléphone tracé et mis sur écoute, ordinateur piraté, biens
matériels dégradés... L’enquête d’Antoine Peillon sur les mécanismes concrets
de la fraude fiscale lui a valu bien des désagréments. Le journaliste révèle
comment, sous couvert du secret bancaire et à l’aide d’agents incognito opérant
en toute illégalité, une grande banque suisse organise l’évasion des capitaux
de grandes fortunes françaises...
Corruption
(Le Seuil, octobre 2014)
En vingt ans, la corruption a connu en France un
développement vertigineux. Au point qu’elle menace aujourd’hui de mettre à bas
l’édifice de l’Etat et la société tout entière. Mais s’il est vrai qu’elle est
le fruit naturel de l’institution du marché, comment en venir à bout ?
En prenant d’abord la mesure exacte du phénomène. Et qui,
mieux que celui qui ouvrit sa carrière de grand-reporter en apportant des éléments
décisifs sur l’« Affaire Carignon », il y a précisément vingt ans,
pouvait s’en charger ? En comprenant ensuite que si nous devons
contraindre nos gouvernants à mobiliser tous les moyens politiques et
judiciaires propres à lutter contre cette pathologie de la démocratie, il nous
faut également prendre conscience que le mal traverse - au-delà des hautes
sphères dirigeantes - chacun d’entre nous : la République gangrénée ne se
meurt-elle pas aussi et surtout des conflits d’intérêt de tous les jours et des
petits arrangements de chacun avec la morale civique ?
Depuis que des hommes achètent les actes et la conscience d’autres
hommes, philosophes, écrivains, hommes de sagesses et de religions ont accumulé
un trésor de réflexions et d’expériences propres à nous enseigner l’esprit de
résistance à la corruption. En voici les plus beaux joyaux, en forme d’invitation
à l’action.
Car nous sommes tous responsables de notre bien commun, la
République.
Résistance
!
(Le Seuil, mars 2016)
L’auteur de Ces 600 milliards qui manquent à la France
ne désarme pas. En témoignent les documents inédits par lesquels il démonte le
processus d’effondrement de la République. Et puisque sous couvert du « secret
défense », du « secret des affaires » et maintenant de l’« état
d’urgence » prospèrent les violences systémiques et la corruption qui
attisent la guerre civile, c’est à la résistance qu’il appelle.
Rejetant le populisme autant qu’elle dénonce la dictature
du marché, cette nouvelle résistance civique se cherche. Mais sa montée en
puissance semble irrésistible. Sur le terrain des « grands projets
inutiles imposés » qui suscitent autant de ZAD (zones à défendre), mais
aussi dans les champs ou les ateliers bio et alternatifs, dans les communautés
écologistes et libertaires, les résistants au pire des mondes proclament : « la
République, c’est maintenant ! »
Mais de quelle République et de quelle résistance peut-il
aujourd’hui s’agir, les mots eux-mêmes semblant plus épuisés que jamais à force
d’avoir été trahis ? C’est aussi l’ambition de ce livre d’apporter à ces
questions un commencement de réponse raisonnée, de nourrir intellectuellement
le mouvement spontané des citoyens indignés, afin de faire rimer à nouveau
résistance avec espérance.
« Voter, c’est abdiquer ! ». Ranimons la
démocratie
(Don Quichotte, 2017)
Plus de 20 millions de non-votants.
Sur près de 45 millions d’inscrits, au moins 9 millions s’abstiendront
résolument, consciencieusement et bruyamment, lors de l’élection présidentielle ;
plus de 2 millions feront l’effort de déposer bulletins blancs ou nuls dans les
urnes ; ils seront quelque 3 millions de non-inscrits et 6,5 millions de « mal-inscrits ».
En 2012, déjà, François Hollande n’a été élu qu’avec 18 millions de voix, à
comparer avec les plus de 20,5 millions de non-votants...
S’abstenir, un acte rationnel et
volontaire.
Le boycott affirmé des urnes présidentielles sera fondé en
raison, car les raisons de ne pas voter sont désormais indéniables. Les exposer
est l’un des projets essentiels de ce livre où l’expérience du journaliste d’enquête
sera autant mobilisée que les analyses savantes de notre monde.
Corruption, dislocation du patrimoine social, explosion des
inégalités, dictature exécutive, violence sécuritaire incontrôlée, fermeture
brutale des frontières... sont autant de malfaisances oligarchiques qui
appellent l’abstention volontaire.
Instaurer la souveraineté
populaire !
Un prophète.
En 1885, Elisée Reclus affirmait déjà : « Voter, c’est
abdiquer, c’est renoncer à sa propre souveraineté. N’abdiquez donc pas, ne
remettez donc pas vos destinées à des hommes forcément incapables et à des
traîtres futurs. Ne votez pas ! » C’était un prophète.
(Les Liens qui Libèrent, 2019)
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